
Jusqu’à présent, la question de la transition activité / retraite a été très peu étudiée en France.
Dominique Thierry, sociologue recense 4 types de transitions :
1-« La transition reproduction »
Dans cette forme de transition, il n’y a pas vraiment de changement sauf qu'il ne s'agit plus de s'investir dans le monde du travail mais de transposer sa capacité d'investissement dans le bénévolat, le monde associatif ou militant, bref de conserver le même rythme de vie et le même type d’exercice. Pour beaucoup, c’est un moyen pour ne pas se poser trop de questions ou pour refuser le vieillissement. C’est donc une forme de fuite en avant et il est intéressant de savoir si ces activités sont réellement constructives c’est à dire si elles aident à bâtir un nouvel équilibre et une nouvelle identité ?
2- « La transition transposition »
Cette forme de transition induit un rythme et un rapport au temps différents, des activités plus hédonistes, diversifiées et équilibrées. Cela révèle une réflexion et se traduit souvent par l’utilisation des compétences professionnelles dans de nouvelles activités, sensiblement décalées mais pas en rupture totale avec les anciennes activités. Cette transition beaucoup plus aisée quand la personne dispose de ressources identitaires solides et multiples telles que l’habitude du bénévolat, de solides racines familiales ou sociales, nécessite, dans le cas contraire un lent processus d’analyse des motivations. La réussite dépend beaucoup des capacités de socialisation de chacun.
3- « La transition rupture »
Cette rupture avec la vie d’avant peut être la conséquence d’un choix (ex : déménagement ou nouveau projet de vie), d’un événement extérieur (ex : problème de santé du conjoint) ou d’une opportunité (ex : possibilité de créer des liens sociaux de proximité). Elle sera d’autant mieux vécue si elle est voulue et réfléchie plutôt que subie.
4- « L’impossible transition » ou « la transition mal assumée »
Ces deux types de situations se résument en « sur-occupation » et « sous-occupation » mais toutes deux, traduisent une difficulté, voire une impossibilité, à s’adapter à la nouvelle situation de retraité. Elles peuvent être une réponse à la violence des conditions de départ et aux traumatismes qu’elle a engendrés. Dans le cas de la « sur-occupation » les activités sont essentiellement occupationnelles et sont imposées par l’extérieur (rythme et choix du conjoint, garde des petits enfants, etc.). Quant à la « sous-occupation », il s’agit, bien souvent, d’une situation proche de la déprime.