
La question de la retraite est incluse dans celle, plus large, du vieillissement. Même si l’on vit de plus en plus vieux et en meilleure santé, la retraite marque tout de même le début de l’adaptation progressive à la vieillesse.
Même si la conscience du vieillissement n’apparait pas aux mêmes moments chez l’homme et la femme, il génère pour les deux des angoisses et des peurs ; peur du grand âge, de la dépendance, des maladies et particulièrement des maladies cognitives. L’image que l’on se fait de sa propre vieillesse dépend beaucoup des personnes âgées que l’on a dans son entourage et en particulier de nos parents.
Ceux qui nous ont donné la vie peuvent nous effrayer dans leur fin de vie. Pour maintenir la solidarité des générations, nous devons composer avec les moyens matériels et affectifs des longues histoires familiales. Le minimum est de préserver nos ainés en leur offrant une fin de vie confortable et digne. Les soutenir, rester à leur contact, permet de se confronter à toutes les peurs humaines, de la maladie, du vieillissement, de la folie et de la mort. C’est une expérience puissante, souvent éprouvante, mais essentielle pour assumer son propre vieillissement.
Mais le vieillissement ne renvoie pas qu’à des images négatives. Beaucoup de jeunes retraités aimeraient ressembler plus tard à leurs parents qui, à 90 ans passés, sont toujours actifs, indépendants et ont toujours « toute leur tête ».
Le départ à la retraite c’est aussi le moment où l’on prend conscience de sa propre finitude. D’après une étude réalisée par la psychologue Jocelyne Thériault, la mort s’envisage de façon plus personnelle au bout de quelques mois de retraite. On en parle alors plus facilement. On prend conscience, qu’après le décès de ses parents, on est les prochains sur la liste des générations.
Pour être plus serein face à son propre vieillissement, il est également important de prévoir les choses qui peuvent l’être. Aborder le sujet de sa mort avec ses proches pour ne pas les laisser décider à notre place le moment venu.
Si vous souhaitez par exemple être incinéré, dites-le à votre entourage et rassurez-vous : parler de la mort ne la fera pas venir plus vite mais avoir verbalisé vos souhaits concernant votre propre mort aidera à la paix de votre famille. Ne laissez pas vos enfants décider à votre place, avec toute la culpabilité que cela engendre.