
Crise...
On parle de crise pour signifier une rupture avec le fil normal de la vie. Ces crises ne font pas nécessairement apparaître des symptômes pathologiques et ne montrent pas obligatoirement de faille psychologique. D’ailleurs, il ne s’agit pas forcément de moments négatifs à proscrire à tout prix ; c’est le passage « normal » d’une période de sa vie à une autre. Si l’on s’en tient à cette définition, on peut considérer la retraite comme une période de crise, tout comme le sont la naissance, le sevrage, la puberté, la ménopause, etc.
Cette période se caractérise surtout par une crise narcissique résultant d’une somme de facteurs psychologiques, sociologiques et biologiques :
- psychologiques parce qu’elle nécessite un remaniement identitaire, il faut apprendre à se définir sans son travail ;
- sociologiques parce qu’il faut retrouver sa place dans la société. Or la société n’est pas toujours« tendre » avec ses seniors retraités ;
- et biologiques parce que c’est la période de sa vie où l’on prend pleinement conscience de son vieillissement et de sa propre finitude.
...ou une transition majeure ?
C’est sans doute le moment de la vie où l’on connait le plus grand chamboulement et la plus grande perte de repères. De fait, 20 à 30 % des retraités déclarent vivre cette épreuve comme un choc ou une crise (source INSEE2). La plupart des gens s’y adaptent bien ou ne sont que momentanément déstabilisés. Cependant, comme tout événement marquant de la vie, la retraite peut-être le « déclencheur » de troubles psychologiques chez certains et mettre en danger de façon plus ou moins importante leur santé mentale.
Avec l’allongement de la durée de vie, la retraite correspond désormais à environ un quart de la vie. L’acceptation des changements, des pertes et la capacité à investir de nouveaux champs d'activité, à s’inscrire dans une dynamique de vie constituent les conditions indispensables pour vivre de manière satisfaisante cette nouvelle phase et ainsi continuer à évoluer positivement. L’acceptation multiforme se caractérise par le maintien ou la substitution des activités de travail, par d’autres activités aussi satisfaisantes, par l’exercice de nouveaux rôles sociaux ou par le désengagement progressif de l’individu et de la société.