
L’alimentation joue un rôle primordial pour la santé car elle peut être la cause de certaines pathologies et à la fois être la meilleure protection possible contre ses mêmes pathologies.
En France, comme dans l’ensemble des pays industrialisés, les habitudes alimentaires ont beaucoup changé ces cinquante dernières années. Aujourd’hui, il est possible de se procurer toutes sortes d’aliments, notamment des fruits et légumes, et ce, tout au long de l’année. Toutefois, cette modification du comportement alimentaire entraîne, sur le plan nutritionnel et sur le plan de la santé, des aspects négatifs qui se manifestent la plupart du temps par des excès. Certains nutriments peuvent être mis en réserve jusqu’à un certain niveau mais, au-delà, ils deviennent dangereux pour la santé. L’alimentation est, en effet, l’un des facteurs majeurs contribuant à la survenue de diverses pathologies dont les origines peuvent également être d’ordre environnemental (tabagisme, alcoolisme, manque d’activité physique) ou génétique. Si l’on observe la cause des maladies les plus courantes, la relation entre la nutrition et la santé devient alors évidente. Ainsi, au-delà de l’hérédité qui joue un rôle important, les maladies cardiovasculaires sont dues essentiellement à un excès de graisse, l’obésité à la malnutrition, l’ostéoporose à une carence en calcium et en vitamine D. De même, 80 % des cas de diabète de type 2 sont liés à des surcharges pondérales et à des déséquilibres nutritionnels.
Avec l’avancée en âge, en revanche, les risques peuvent s’inverser et ce sont alors les carences qui sont à craindre ; la dénutrition et la déshydratation. En effet, le vieillissement entraîne des modifications du comportement alimentaire et de la physiologie de la nutrition : dérèglement de l’appétit (alors que certains besoins sont augmentés, notamment en protéine), altération du gout, trouble moteur gênant l’approvisionnement et la préparation des repas, problèmes dentaires entravant la consommation, isolement parfois accompagné d’un état dépressif ralentissant l’envie de s’alimenter, etc. La conséquence est souvent une diminution des défenses immunitaires, des risques d’infections qui entraînent à leur tour des états de dénutrition avec perte musculaire. Chez les personnes âgées, on observe souvent des carences en vitamines A, C et D, en calcium et l’ostéoporose est fréquente (70 % des femmes de plus de 80 ans en sont atteintes). La prise en compte de la nutrition de la personne âgée est donc essentielle à la surveillance de son état de santé.
Une bonne alimentation, en revanche, est un facteur important de santé et de bien-être et la meilleure prévention contre de nombreuses maladies. Les possibilités d’intervention existent tant au niveau individuel (en adoptant une alimentation équilibrée, nous verrons en quoi cela consiste dans la partie suivante) qu’en termes de santé publique.
Ainsi, le PNNS (Programme National Nutrition Santé), lancé en 2001 par les pouvoirs publics, vise à améliorer l’état de santé des Français en agissant sur la nutrition. Contrairement aux idées reçues, l’objectif n’est pas uniquement d’adopter une alimentation équilibrée mais plutôt de trouver un juste équilibre entre apports et dépenses énergétiques.
Il est désormais établi qu’une consommation variée d’aliments et un minimum d’activité physique (l’équivalent de 30 minutes de marche rapide par jour) sont des facteurs de protection contre les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, le diabète de type 2, l’obésité, l’hypercholestérolémie, certains cancers et même certaines maladies cognitives.
Mais, il ne faut pas oublier que manger, ce n’est pas seulement se nourrir ; c’est aussi prendre du plaisir à partager avec autrui, développer une activité sociale et affective indispensable à un bon équilibre de vie global.