
Il est encore trop tôt pour obtenir de vraies statistiques concernant les retraités actifs depuis la réforme de 2009. Toutefois, dans son rapport sur l’évolution du cumul emploi retraite, l’IGAS a tout de même réussi à définir certaines tendances en s’appuyant sur des chiffres de l’INSEE et de la DREES.
Tout d’abord, ils sont de plus en plus nombreux. Leur nombre est estimé à environ 500 000 en 2012 alors qu’ils étaient environ 275 000 en 2008, 350 000 en 2009 et 400 000 en 2010.
Le taux de cumul est d’environ 7% à 8 % au régime général. Il est plus important pour les professions libérales, dont le taux de cumul était de 11,3 % pour le RSI en 2009 et a plus que doublé entre 2008 et 2011. L’ouverture de la législation et la création du statut d’auto entrepreneur, au 1er janvier 2009, ont conduit à une augmentation du nombre des retraités du régime général qui sont actifs au régime des indépendants : + 87 % entre 2008 (62 327) et 2010 (116 560). En 2012, 31 % des retraités à taux plein du régime général ont un statut d’auto-entrepreneur. Ce chiffre est toutefois à nuancer car nombreux sont les auto-entrepreneurs qui déclarent un chiffre d’affaire nul (27 % en 2010). En revanche, le cumul emploi retraite est très peu développé, car mal connu, dans la Fonction publique.
Le profil type du retraité actif est un homme, entre 60 et 70 ans, ayant des revenus supérieurs à la moyenne des retraités. Toutefois, la part des femmes augmente, notamment dans le régime général, et l’écart tend à se réduire.
Concernant l’usage du cumul emploi retraite, il semble qu’il constitue plus un aménagement de fin de carrière pour le régime général alors que pour les indépendants, il s’explique davantage par une volonté de travailler autrement.
En effet, dans le régime général, (pour les liquidations entre 2006 et 2008) 80 % des hommes et 74 % des femmes étaient en emploi l’année précédant le cumul. La reprise d’activité a lieu généralement tout de suite après la retraite et pour 50 % d’entre eux la durée du cumul est inférieure à 2 ans. 30 % des femmes et 25 % des hommes poursuivent cependant leur activité pour une durée supérieure à 4 ans. De plus, la poursuite d’une activité identique apparait de façon majoritaire mais à temps partiel (rarement à temps plein).
Au RSI, la reprise d’activité se justifie par le besoin d’une occupation à la retraite, le souhait de mettre ses compétences au profit des autres ou de la Société, l’envie ou le besoin d’augmenter ses revenus et le goût d’entreprendre. En 2009 et 2010, 75 % des pensionnés du RSI ayant repris une activité ont le statut d’auto-entrepreneur, 77 % d’entre eux affirment qu’ils n’auraient pas créé leur nouvelle activité sans ce statut.
Pour tous renseignements sur le statut d’auto-entrepreneur, nous vous invitons à consulter le site : www.lautoentrepreneur.fr.
Enfin, pour finir, les grands oubliés du cumul emploi retraite sont les bénéficiaires du minimum vieillesse. En effet, ils ne peuvent pas cumuler leur prestation et un revenu d’activité puisque cette situation aboutit mécaniquement à baisser le montant de leur prestation et donc à annuler le bénéfice financier de la reprise d’activité.